COMMUNIQUE DE PRESSE CONTRE LA PRECARISATION DES METIERS DU SOCIAL ET MEDICO-SOCIAL
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La crise du coronavirus ne doit pas servir à la précarisation des métiers du social et médico-social !
En date du 19 mars 2020, la Direction générale de la cohésion sociale de la région Centre-Val de Loire appelle les directions des établissements de formation en travail social à mettre à disposition leurs étudiant.es auprès des établissements sociaux et médico-sociaux pour garantir la « continuité de l’activité » auprès des publics vulnérables. Il s’agit du « dispositif de mobilisation des étudiants en travail social volontaires » mis en place dans le cadre de la situation dramatique que nous vivons, celle du Covid-19.
Mais de quel dispositif et de quelle volonté s’agit-il réellement ?
Le courrier de la direction de l’Institut du Travail Social de Tours à ses étudiant.es est révélateur d’une situation extrêmement inquiétante : « Votre statut particulier d’apprenant vous met aujourd’hui en première ligne de cette réalité alors même que vous n’y êtes pas encore toutes et tous pleinement préparés. L’ITS se doit donc d’organiser à la fois votre situation de stagiaire en soutenant les aménagements nécessaires de vos cursus et de permettre la réalisation de notre devoir de SOLIDARITÉ ; comme citoyen et comme néo-professionnel. » Derrière le beau mot de solidarité, ici totalement dévoyé par la novlangue néolibérale, c’est bien d’exploitation capitaliste qu’il s’agit : travail gratuit ou très faiblement rémunéré, sans protection sociale, sans statut ! À suivre le vocabulaire guerrier employé par le Président de la République, les étudiant.es en travail social sont ici de la « chair à canon » envoyée au « front » par quelques « soldat.es » bien zélé.es mais qui eux et elles sont… en télétravail !
Comme l’indique la lettre de la Direction générale de la cohésion sociale, « une telle intervention est juridiquement envisageable dans la mesure où les professions du travail social ne sont pas réglementées, à l’exception des assistants de service social. » Il faut donc en profiter, c’est le moment ! Pas de droit du travail, pas de convention collective, pas de statut de salarié.es, pas de salaire ! Que rêver de mieux pour précariser un peu plus les métiers du travail social ? Que rêver de mieux pour rendre les futur.es professionnel.les, pas totalement formé.es, comme des « ressources humaines » corvéables à merci ? Tout cela, en comptant sur leur sens de l’engagement, car c’est un acte avant tout « citoyen »…